BIENVENUE AU Québec / Canada
ROYAUME DE LA FRAUDE, de la TORTURE et de la CORRUPTION

 CSST No : 106451255  Jean GODBOUT
« Victime du crime organizé des gouvernements du Québec et du Canada »

 

Lettre ouverte envoyée au Conseil exécutif du syndicat de la CSN.

 
 

Envoyé par formulaire le 17 février 2017 : https://www.csn.qc.ca/mouvement/structure/executif/francine-levesque/

 
Francine LÉVESQUE - 1re vice-présidente

Madame Francine Lévesque je suis tombé en bas de ma chaise lorsque j'ai constaté que le conseil exécutif de la CSN m'ait bloqué par Zéro spam ...

En résumé bien court, en 1994 j'ai été ''planté'' par la CSST (mon agent de CSST a falsifié mon diagnostic médical) et deux mercenaires médicaux au service du crime organisé de la CSST ont produit de fausses expertises médicale et finalement on m'a retourné au travail alors que j'avais une rupture discale et pendant 10 semaines j'ai dû travaillé avec des pièces qui pesaient entre 100 et 125 livres. Résultat, ce crime m'a rendu invalide à vie, la rupture discale est une URGENCE CHIRURGICALE. Cette fraude de la CSST a d'ailleurs été exposée publiquement par Enjeux de Radio-Canada et à l'époque M. Marc LAVIOLETTE alors président de la CSN m'avait aidé même si je travaillais dans une usine non syndiquée. 23 ans plus tard, le dossier n'est toujous pas réglé je travaille d'arache pied pour obtenir justice et réparation et la la CSN me bloque .... c'est quoi la joke ?

Est-ce que la CSN approuve que la CSST commette des crimes et détruise des vies pour enrichir le patronat qui engraisse les caisses électorale ?

Est-ce que la CSN est du bord du patronat ou du bord des travailleurs ?

Vraiment, ça va pas chez vous (à la CSN)!

Jean GODBOUT
http://jeangodbout.ca 


-----------------------------

From: ZEROSPAM
Sent: Thursday, February 16, 2017 6:44 PM
To: victime@aei.ca
Subject: Your email was blocked by ZEROSPAM / Votre message a été bloqué par ZEROSPAM


Your email with the subject "European Commission, letter to all members to inform them about the crime of torture comited in Quebec / Canada" was considered undesirable by ZEROSPAM for the following recipient(s):

csnexecutif@csn.qc.ca

This email has been quarantined and may be released by the recipient(s). You may also contest this verdict by following this link:

http://www2.zerospam.ca/dsn/index.php?server=malik.zerospam.ca&aid=L3fhgWBgewqu8FQRhQF&from=victime%40aei.ca&lang=en

Please note that your address has not been blacklisted by ZEROSPAM.


--------------------------------------------------------------------------------

Votre courriel ayant pour sujet « European Commission, letter to all members to inform them about the crime of torture comited in Quebec / Canada » a été jugé indésirable par ZEROSPAM pour le(s) destinataire(s) suivant(s):

csnexecutif@csn.qc.ca

Ce courriel a été mis en quarantaine et peut être libéré par les destinataires. Vous pouvez aussi contester ce verdict en suivant ce lien:

http://www2.zerospam.ca/dsn/index.php?server=malik.zerospam.ca&aid=L3fhgWBgewqu8FQRhQF&from=victime%40aei.ca&lang=fr

Prière de noter que votre adresse n'a pas été blacklistée par ZEROSPAM.

------------------------------------------------------------------------------------

 
Jacques LÉTOURNEAU
Président de la CSN

-------------------------------------------------------------

Dans l'ancien temps de Michel CHARTRAND et de Marc LAVIOLETTE, la CSN aidait les accidentés du travail
Aujourd'hui la CSN vide les poches des travailleurs et ne fait strictement rien pour les travailleurs accidentés.

 

Du Medicus paperici au Medicus vautourus
les mêmes préjugés anti-travailleurs

 medicus paperi

Lucie Laurin

 

Jusqu'à 10 heures 55 le vendredi 6 décembre, chacun a cru que ça y était, que le ministre du Travail Matthias Rioux cédait sur toute la ligne au Conseil du patronat, à la CSST et à la FTQ, et livrait les travailleurs accidentés, non seulement pieds et poings liés, mais aussi bâillonnés, aux becs crochus et aux serres puissantes des Medicus vautourus (BEM).

La CSN et de nombreux organismes réclamaient la tenue d'une commission parlementaire: le ministre refusait de les laisser parler et souhaitait profiter de ce que l'attention était monopolisée par le secteur public pour faire adopter à toute vapeur son projet de loi 79. La ténacité des opposants aura finalement eu raison de l'incurie ministérielle.

La CSN réclame depuis nombre d'années l'abolition du Bureau d'évaluation médicale (BEM), ce tribunal d'arbitrage médical extrêmement coûteux et dont les décisions ont été renversées une fois sur deux en appel en 1994-95. Et c'est principalement parce que le projet de loi 79 n'améliore en rien le processus d'évaluation médicale -- au contraire, il ajoute une autre expertise avec des délais difficiles à respecter -- que la CSN l'a combattu avec acharnement.

Mais le patronat et la CSST tiennent par-dessus tout au BEM, qui sert à décourager les accidenté-es du travail et à s'en débarrasser. En effet, après avoir été examinées par une dizaine ou une quinzaine d'experts sans voir le bout du tunnel, plusieurs victimes finissent par abandonner, le moral brisé ou à court d'argent, ce qui a un effet dissuasif sur les autres. D'autant plus que la grande majorité des décisions du BEM renversent l'opinion du médecin traitant.

 

Les dés pipés

Il faut dire que devant le BEM, les dés sont pipés. C'est la CSST qui prépare le dossier, un dossier absolument inéquitable: de la part du médecin traitant, elle ne retient qu'un petit formulaire, sans mentionner aucun des examens ni analyses qu'il a prescrits. Elle peut même rajouter à l'iniquité en trichant: en transférant le dossier de Jean Godbout au BEM, par exemple, la CSST a fait disparaître la mention <<hernie discale double>> pour ne laisser que celle d'<<entorse lombaire>>. Résultat: forcé de reprendre le travail avant d'être guéri, Jean GODBOUT est aujourd'hui gravement handicapé à vie.

Par contre, de la part du médecin patronal, la CSST envoie un dossier volumineux dans lequel toute l'histoire personnelle de la victime est gracieusement étalée et commentée. Est-ce une femme qui a été violentée par son conjoint? Un homme que ses parents ont abandonné dans son jeune âge? Autant de situations susceptibles d'amener l'<<expert>> du BEM à conclure que le mal de la victime réside entre ses deux oreilles, tout le reste étant du <<fake>>...

 

Une nouvelle espèce est née

L'examen devant le BEM ne dure que cinq ou dix minutes. Ce qui n'empêche pas quelques zélés de faire déshabiller entièrement les victimes -- des femmes, surtout -- sans leur fournir de jaquette. Après quoi tombe une décision hautement prévisible: l'<<expert>> du BEM recopie fidèlement l'opinion du médecin patronal, même avec les erreurs! C'est ainsi qu'en recopiant la décision d'un médecin patronal qui s'était trompé de sexe -- la dame était devenue un monsieur-- un médecin du BEM a écrit, lui aussi, que <<monsieur n'a aucune lésion>>.

La décision de l'<<expert>> du BEM lui rapportera une somme de $300. À ce prix, certains ont vite calculé que ça vaut largement la peine d'oublier jusqu'au mot soigner. Ils sont très riches aujourd'hui. D'autant plus riches qu'avec les années, le BEM a écrémé la liste des médecins experts pour réserver ses contrats lucratifs aux seuls <<amis du régime>>.

Ainsi, à force de sélection des mercenaires médicaux les plus cupides et serviles, est apparue une nouvelle espèce:

le Medicus vautourus (BEM), à côté de laquelle le Medicus paperici (CSST), le médecin de papier tant décrié de la CSST, apparaît presque inoffensif!

Lucie Laurin (CSN).

--------------------------------------

Document produit par le syndicat de la CSN, et publié sur son site ... plus ou moins 1996

Un Klondike!

L'expertise médicale: un KLONDIKE



Table des matières


L'expertise médicale: un KLONDIKE


Pourquoi maintenir le BEM?


Monsieur Tremblay était pleine d'espoir


Le projet de loi 79: une mesure extrêmement vicieuse


Le médecin traitant, un incompétent?


Qui se retrouvera sur la liste de la CSST?


Les décisions papales du BEM


Il faut abolir le BEM!


La proposition de la CSN


Ils ont étudié un art parmi les plus beaux: celui qui permet de soigner
les maladies et soulager les maux de l'être humain. Et ils ont prêté le serment
d'Hippocrate. Mais depuis qu'ils ont découvert que leur signature, les yeux
fermés, au bas d'un papier, peut valoir de 300 $ à 2 000 $, non comptabilisés
dans le plafond des revenus imposés, ils ont tout oublié pour se lancer en
affaires. Aujourd'hui, certains sont millionnaires.
VOUS VOUS SOUVENEZ de ceux qu'on nommait autrefois les <<médecins de papier>> de
la CSST? On les appelait ainsi parce qu'ils émettaient leur diagnostic à partir d'un rapport
écrit, sans rencontrer la victime, en appliquant les directives de la CSST. Du haut de leur
spécialité médicale, tels des pontifes, ils révisaient et corrigeaient l'opinion du médecin
traitant généraliste. L'un d'eux avait décrété un jour, à propos de la lésion d'un boucher:
<<C'est impossible de se blesser à l'épaule en tranchant de la viande!>> Il pensait que le
travailleur coupait un steak individuel, alors qu'il dépeçait un quartier de boeuf...
LES ABUS DES MÉDECINS de papier soulevèrent tant de mécontentement que le ministre
du Travail de l'époque, Raynald Fréchette, sentit le besoin de relever la crédibilité de la
CSST. Ayant lui-même été arbitre de griefs, il pensa régler le problème en créant un
tribunal d'arbitrage pour faire l'évaluation médicale: le Bureau d'évaluation médicale
(BEM). Il venait d'ouvrir la porte à une autre génération de médecins mercenaires, payés à
l'expertise ceux-là, et donc plus féroces et plus serviles que ceux de la première. Ce qui
n'empêcha pas le BEM d'accueillir des médecins de la CSST, alléchés par les honoraires.


Les mercenaires médicaux, deuxième génération
AVEC LES ANNÉES, le Bureau d'évaluation médicale commença à écrémer la liste des
médecins spécialistes qui se proposaient pour les expertises. Il écarta rapidement ceux qui
usaient de leur libre-arbitre pour réserver ses contrats lucratifs aux plus dociles d'entre
eux. Si bien qu'on se retrouve maintenant avec un véritable monopole: 10 médecins
effectuent plus de 50% des expertises du BEM, chacune consistant en un examen de cinq à
dix minutes et rapportant 300 $. L'un d'eux, le Dr Albert Gaudet, a amassé 1 000 000 $ en
dix ans en effectuant des expertises pour le BEM, sans compter celles commandées par la
SAAQ et la CSST, dont le nombre est inconnu*. Les expertises commandées par les
employeurs, encore plus lucratives (jusqu'à 2 000 $), ont permis au Dr André Gilbert de se
créer un véritable empire dont la valeur atteint le million $ en desservant les employeurs de
tout l'Est du Québec!
CES MÉDECINS D'AFFAIRES ont depuis longtemps oublié ce que signifie soigner. Ils sont
payés pour piéger les accidenté-es du travail. Ils recopient fidèlement l'opinion du médecin
de l'employeur, avec les erreurs s'il s'en trouve. Ils en rajoutent même, parfois, en émettant
une opinion légale, déterminant eux-mêmes qu'il ne s'agit pas d'un accident de travail.
AVEC SON PROJET DE LOI 79 qui ajoute une nouvelle étape à l'évaluation médicale, le
ministre du Travail Matthias Rioux vient d'ouvrir une autre mine d'or à ces mercenaires
médicaux de la santé-sécurité.


Pourquoi maintenir le BEM?
POURQUOI, si le ministre Rioux veut déjudiciariser, ne touche-t-il pas au BEM? Il aurait
toutes les raisons de le faire. D'abord, les décisions du BEM sont renversées une fois sur
deux par la CALP en 1994-95. Ensuite, le BEM coûte cher: en 1994, il a commandé 8 100
expertises, qui ont totalisé 2 500 000 $.
SAUF QUE LE PATRONAT et la CSST tiennent au BEM, qui sert à décourager les
accidenté-es du travail et à s'en débarrasser. En effet, après avoir été examinées par une
dizaine ou une quinzaine d'experts sans pour autant voir le bout du tunnel, plusieurs
victimes abandonnent, le moral brisé ou à court d'argent, ce qui a un effet de dissuasion sur
les autres victimes.
DEVANT LE BEM, les victimes partent perdantes. C'est la CSST qui prépare le dossier, un
dossier qui contient toute l'histoire personnelle de la victime gracieusement révélée par le
médecin patronal, et un petit papier du médecin traitant sans aucune note clinique. La
CSST peut même rajouter à l'inéquité en trichant, comme l'a démontré un exemple cité par
l'émission Enjeux de Radio-Canada: en transférant le dossier d'un travailleur, Jean
Godbout, au médecin arbitre du BEM, la CSST a fait disparaître la mention du médecin
traitant <<hernie discale double>> pour ne laisser que celle d'<<entorse lombaire>>.

PLEINEMENT CONSCIENTS de leur rôle dans le contrôle de la caisse d'indemnisation,
les mercenaires du BEM recopient fidèlement le diagnostic du médecin patronal et la date
de guérison qu'il a déterminée. Mais il peut arriver que, tout à coup, un sursaut de
conscience médicale les saisisse: ainsi, l'un d'eux a déclaré une victime guérie de sa tendinite
à la date qu'avait écrite le médecin patronal, mais en ajoutant qu'un traitement à la
cortisone pourrait être indiqué...
Monsieur Tremblay était ''pleine'' d'espoir

QUAND LOUISE TREMBLAY, résidente de la région de Québec, dut aller à Montréal
pour être examinée par un médecin du BEM, c'est pleine d'espoir qu'elle se rendit au
terminus d'autobus, certaine de rencontrer enfin au BEM un médecin qui l'écouterait et la
comprendrait. Elle s'était blessée au dos pendant son travail en voulant empêcher une
patiente de tomber. Son médecin personnel l'avait mise au repos et avait prescrit un
traitement. Mais le médecin de l'employeur avait déclaré qu'elle n'avait rien, malgré sa
douleur intolérable au dos. Il avait même ri d'elle, en faisant allusion à son imagination
fertile.
LORSQU'ELLE ENTRA dans le cabinet médical, le Dr Leblond consultait le dossier
envoyé par la CSST. Sans lever les yeux, il lui ordonna de se dévêtir entièrement. Elle obéit
et attendit. Le Dr Leblond eut vite fait de disposer du rapport du médecin traitant,
retranscrit par la CSST sur un formulaire d'une page. Aucun rapport des analyses et
examens qu'il avait prescrits n'était mentionné.
LE DR LEBLOND regarda la patiente par-dessus ses lunettes avant de poursuivre sa
lecture. Il en était maintenant au rapport de 10 pages du médecin de l'employeur. <<Levezvous
et marchez le long de la pièce>>, dit-il. La vie personnelle de Louise Tremblay se
trouvait résumée dans le rapport. On pouvait y lire qu'elle avait autrefois été persécutée
par son conjoint, qu'elle avait dû ensuite subir des traitements psychiatriques et qu'elle
avait tendance à feindre la douleur pour attirer la compassion. <<Penchez-vous>>, dit-il. Le
médecin patronal mentionnait aussi que l'an passé, elle avait été absente pendant trois
semaines.
<<ÇA VA, RHABILLEZ-VOUS!, dit-il, puis il ajouta: <<Le meilleur remède, c'est encore le
travail!>>
LE MÉDECIN PATRONAL avait fait une erreur en écrivant <<Monsieur Tremblay>> sur
le formulaire de la patiente. Dès que Louise Tremblay eut fermé la porte, le Dr Leblond prit
le formulaire réservé à son diagnostic et écrivit: <<Quand Monsieur Tremblay a remis son
manteau, il n'avait pas l'air souffrant. Aucune lésion. Retour immédiat au travail.>>


Le projet de loi 79
Une mesure extrêmement vicieuse
SOUS COUVERT de déjudiciarisation, le projet de loi 79 prévoit une nouvelle expertise
médicale. Dès qu'elle est saisie de la requête d'indemnisation, la CSST peut demander au
travailleur accidenté de se soumettre à l'examen d'un médecin spécialiste qui révisera
l'opinion de son médecin traitant. En cas de désaccord du médecin traitant avec le
diagnostic du spécialiste, le dossier est acheminé au BEM et le cycle infernal commence.
Une expertise supplémentaire, donc. Mais là n'est pas le pire. Le pire, c'est le piège tendu au
médecin traitant. La CSST envoie à ce dernier une liste d'experts en lui demandant d'en
désigner trois dans un délai de cinq jours. C'est l'un de ces trois experts qui examinera la
victime. Que fera le médecin traitant s'il a à choisir trois noms dans une liste fermée de
candidats médiocres qui pratiquent une médecine d'affaires? Il cochera les moins pires,
bien sûr. Et que fera la victime si elle est examinée par un spécialiste méprisant dont le
diagnostic est rédigé d'avance? Elle se sentira trahie par son médecin traitant et perdra
confiance en lui. Les régions, où les spécialistes font cruellement défaut et où règnent déjà
les experts affectés par la CSST, seront particulièrement affectées par cette mesure.
De plus, dans les cas où le médecin traitant et le médecin de <<la liste>> ne se conforment
pas au délai, c'est la CSST qui en désignera un autre.
Enfin, autre coup à l'autonomie du médecin traitant: le projet de loi accorde au médecin
patronal le pouvoir de faire pression sur le médecin traitant pour le faire changer
d'opinion.


Le médecin traitant, un incompétent?
DE PLUS EN PLUS, le médecin traitant omnipraticien, celui qui écoute et qui soigne,
devra faire appel à des réserves de patience pour persister à traiter des accidenté-s du
travail. Alors qu'à l'hôpital, en clinique, au CLSC, ses connaissances et son expérience sont
reconnues, le voilà traité comme un débutant ou un incompétent dès qu'il s'aventure à
soigner un accidenté-e du travail. Toutes ses décisions sont supervisées, vérifiées et
contrevérifiées par des spécialistes: celui de l'employeur, celui de la CSST, celui du BEM,
des médecins qui, contrairement à la majorité de ceux qui soignent et qui émettent un
diagnostic sous réserve d'examens plus poussés, se prononcent catégoriquement et
définitivement sur une lésion après un court examen et sans avoir toute l'information.
À force de se faire dire qu'ils ne connaissent rien, il est à prévoir que de plus en plus de
médecins consciencieux, parmi ceux qui veulent soigner, refuseront d'examiner des
accidenté-es du travail, pour ne pas se faire <<écoeurer>>.


Qui se retrouvera
sur la liste de la CSST?

LE PROJET DE LOI 79 donne 15 jours au médecin <<expert>> pour examiner le
travailleur. Avec le débordement des listes d'attente que l'on connaît chez les médecins
spécialistes, la CSST pourra reprendre et imposer les médecins de son choix.
APRES LA DÉCISION du spécialiste de la CSST, le médecin traitant a 30 jours pour
réagir. Si son opinion est différente de la sienne, le dossier prend le chemin du BEM. N'y at-
il pas fort à parier que de nombreux médecins traitants seront tentés, à cette étape, de se
rallier au spécialiste pour avoir la paix?
TOUT CELA à L'INSU du travailleur, qui ne pourra contester son médecin traitant.
Les décisions papales du BEM
LES STATISTIQUES de 1994 du BEM révèlent que:
* UNE FOIS SUR TROIS, le BEM a renversé l'opinion du médecin traitant sur le
diagnostic;
* TROIS FOIS SUR QUATRE, le BEM s'est dit en désaccord avec le médecin traitant sur
la date de guérison;
* TROIS FOIS SUR QUATRE, le BEM s'est dit en désaccord avec le médecin traitant sur
la nature, la nécessité, la suffisance ou la durée des soins;
* QUATRE FOIS SUR CINQ, le BEM a renversé l'opinion du médecin traitant sur
l'existence ou le pourcentage d'une atteinte permanente.
Il faut abolir le BEM!
SI LE MINISTRE Matthias Rioux voulait vraiment déjudiciariser le système
d'indemnisation des accidenté-es du travail, il abolirait aussi et surtout le Bureau
d'évaluation médicale; c'est ce qui est présentement le plus judiciarisé. Ce fut la réaction du
vice-président de la CSN, Marc Laviolette, lorsque le projet de loi 79 a été déposé.
LA CSN REVENDIQUE depuis longtemps l'abolition du BEM. Ce mécanisme d'arbitrage
complexe s'est révélé néfaste pour les victimes. À l'émission <<Enjeux>>, le Dr Pierre
Plante, physiatre à l'Institut de réadaptation de Montréal, reconnu pour ses soins aux
handicapés lourds, a déclaré que ce système de confrontation et de surenchère des
expertises détruit les individus, les conduit à la dépression et à l'aide sociale, et que certains
ne s'en relèvent jamais, même s'ils gagnent après cinq ans.
EN 1993, la CSST a mis sur pied un comité chargé d'étudier la déjudiciarisation du régime
québécois de santé et de sécurité du travail. Dans le rapport, déposé en mai 1994, on peut
lire: <<Alors que la véritable fonction de l'expertise médicale est de servir le diagnostic et de
soutenir le traitement adéquat, elle devient, dans le processus actuel, un instrument servant à
l'arbitrage des différends.>>
DÉNONCANT LE COÛT social exagéré qui découle de ce chassé-croisé d'expertises, le
rapport recommande l'abolition du BEM et le maintien du rôle prépondérant du médecin
traitant.
LE DR YVES BERGERON, chef du département de physiatrie à l'hôpital Notre-Dame,
était l'un des membres du comité: <<Nous avons consacré un an à cette étude, a-t-il déclaré
à Radio-Canada. Nous avons soumis notre rapport à 27 organismes et associations; 26 ont
approuvé nos conclusions.>>
CES RECOMMANDATIONS ont été tablettées.


La proposition de la CSN
TOUTE LA PROCÉDURE d'évaluation médicale devrait être révisée. Le BEM devrait
être aboli et une procédure simplifiée d'évaluation médicale devrait être créée: les victimes
d'accidents et de maladies du travail seraient traitées comme tout le monde, selon l'avis de
leur médecin traitant. Le droit de contester les questions médicales devrait être retiré aux
employeurs.
D'ÉNORMES ÉCONOMIES pourraient être ainsi réalisées. Le BEM lui-même, en effet,
coûte 2.5 millions $. Or, 43% des opinions des BEM sont contestées. Les coûts associés à
ces contestations peuvent totaliser, selon la CSN, jusqu'à 33 millions $.
PAR AILLEURS, d'autres économies pourraient être réalisées en changeant l'approche
médicale, c'est-à-dire en améliorant le traitement au lieu de renforcer le contrôle médical.
Par exemple, une expérience terrain réalisée par le Dr Patrick Loisel, chirurgien
orthopédiste, grâce à une subvention de l'IRSST, sur les maladies du système musculosquelettique,
a démontré qu'avec une prise en charge médicale multi-disciplinaire, on
pouvait diviser par quatre le nombre de cas d'accidentés absents du travail durant plus
d'un an. Grâce à cette approche, des cas qui coûtent en moyenne 150,000 $ ne coûteraient
plus que 10,000 à 15,000 $ et la CSST, qui dépense annuellement 250 millions $ pour ce
genre de maladies, pourrait voir ses dépenses diminuer à 100 millions $.
AVEC LA PROPOSITION de la CSN, les économies réalisées seraient de beaucoup
supérieures à celles que prévoit le ministre avec son projet de loi 79, et les victimes de
lésions professionnelles seraient en meilleure santé.



Du Medicus paperici au
Medicus vautourus,

les mêmes
préjugés anti-travailleurs
Lucie Laurin
Jusqu'à 10 heures 55 le vendredi 6 décembre, chacun a cru que ça y
était, que le ministre du Travail Matthias Rioux cédait sur toute la
ligne au Conseil du patronat, à la CSST et à la FTQ, et livrait les
travailleurs accidentés, non seulement pieds et poings liés, mais aussi
bâillonnés, aux becs crochus et aux serres puissantes des Medicus
vautourus (BEM).
La CSN et de nombreux organismes réclamaient la tenue d'une
commission parlementaire: le ministre refusait de les laisser parler et
souhaitait profiter de ce que l'attention était monopolisée par le
secteur public pour faire adopter à toute vapeur son projet de loi 79.
La ténacité des opposants aura finalement eu raison de l'incurie
ministérielle.
La CSN réclame depuis nombre d'années l'abolition du Bureau d'évaluation médicale
(BEM), ce tribunal d'arbitrage médical extrêmement coûteux et dont les décisions ont été
renversées une fois sur deux en appel en 1994-95. Et c'est principalement parce que le
projet de loi 79 n'améliore en rien le processus d'évaluation médicale -- au contraire, il
ajoute une autre expertise avec des délais difficiles à respecter -- que la CSN l'a combattu
avec acharnement.
Mais le patronat et la CSST tiennent par-dessus tout au BEM, qui sert à décourager les
accidenté-es du travail et à s'en débarrasser. En effet, après avoir été examinées par une
dizaine ou une quinzaine d'experts sans voir le bout du tunnel, plusieurs victimes finissent
par abandonner, le moral brisé ou à court d'argent, ce qui a un effet dissuasif sur les autres.
D'autant plus que la grande majorité des décisions du BEM renversent l'opinion du
médecin traitant.


Les dés pipés
Il faut dire que devant le BEM, les dés sont pipés. C'est la CSST qui prépare le dossier, un
dossier absolument inéquitable: de la part du médecin traitant, elle ne retient qu'un petit
formulaire, sans mentionner aucun des examens ni analyses qu'il a prescrits. Elle peut
même rajouter à l'inéquité en trichant: en transférant le dossier de Jean Godbout au BEM,
par exemple, la CSST a fait disparaître la mention <<hernie discale double>> pour ne
laisser que celle d'<<entorse lombaire>>. Résultat: forcé de reprendre le travail avant
d'être guéri, Jean Godbout est aujourd'hui gravement handicapé à vie.

Par contre, de la part du médecin patronal, la CSST envoie un dossier volumineux dans
lequel toute l'histoire personnelle de la victime est gracieusement étalée et commentée. Estce
une femme qui a été violentée par son conjoint? Un homme que ses parents ont
abandonné dans son jeune âge? Autant de situations susceptibles d'amener l'<<expert>> du
BEM à conclure que le mal de la victime réside entre ses deux oreilles, tout le reste étant du
<<fake>>...


Une nouvelle espèce est née
L'examen devant le BEM ne dure que cinq ou dix minutes. Ce qui n'empêche pas quelques
zélés de faire déshabiller entièrement les victimes -- des femmes, surtout -- sans leur fournir
de jaquette. Après quoi tombe une décision hautement prévisible: l'<<expert>> du BEM
recopie fidèlement l'opinion du médecin patronal, même avec les erreurs! C'est ainsi qu'en
recopiant la décision d'un médecin patronal qui s'était trompé de sexe -- la dame était
devenue un monsieur-- un médecin du BEM a écrit, lui aussi, que <<monsieur n'a aucune
lésion>>.
La décision de l'<<expert>> du BEM lui rapportera une somme de $300. À ce prix, certains
ont vite calculé que ça vaut largement la peine d'oublier jusqu'au mot soigner. Ils sont très
riches aujourd'hui. D'autant plus riches qu'avec les années, le BEM a écrémé la liste des
médecins experts pour réserver ses contrats lucratifs aux seuls <<amis du régime>>.
Ainsi, à force de sélection des mercenaires médicaux les plus cupides et serviles, est apparue
une nouvelle espèce: le Medicus vautourus (BEM), à côté de laquelle le Medicus paperici
(CSST), le médecin de papier tant décrié de la CSST, apparaît presqu'inoffensif!


Retour à l'index de Nouvelles CSN
Retour à la page d'accès CSN

 

 

HOME